mardi 12 février 2013

Le Yield Management : une technique qui va faire débat

Rappelez-vous du scandale Air France lors du Tsunami de Fukushima : des centaines de Français étaient coincés au Japon et voyaient les prix des billets pour la France s’envoler au fur et à mesure que les heures passaient, atteignant à la fin près de 10 000€ le billet retour en direction de la France. Etait-ce une erreur humaine ? Un bug informatique ? La volonté de l’entreprise de mettre du beurre dans ses épinards ? Non messieurs, dames : il s’agit simplement de Yield management. Incomabord a choisi de vous expliquer les rouages de ce nouveau système économique qui tend à s’imposer sur le web.





Mais au fait, c’est quoi le yield management ?

Cette expression d’origine anglaise peut être retranscrite dans la langue française comme « gestion fine », à comprendre dans le sens d’optimisation du chiffre d’affaire.  Car le cœur de ce type de démarche, c’est de rentabiliser toute activité commerciale (un avion doit partir plein pour rentabiliser les coûts…) Sur le principe, il est facile de comprendre les raisons qui ont poussé les secteurs du transport et de l’hôtellerie et du tourisme à mettre en place ces systèmes de tarification en temps réel aussi appelés tarifs dynamiques. Mais aujourd’hui, ce système tend à évoluer de plus en plus contre les intérêts des internautes. Grâce aux logiciels de croisements de données et à leur algorithme de plus en plus évolué, les e-entreprises pourront très bientôt vendre aux internautes avec un prix au cas par cas, de la TPE à la holding multinationale.

Les internautes notés sur leurs habitudes ?

On peut craindre qu’à court terme (2 à 3 ans maximum), les très grandes entreprises en ligne telles que les sites e-commerce les plus puissants accordent des prix non seulement en fonction du stock disponible, mais aussi et surtout en fonction du comportement de l’acheteur. Prenons l’exemple de l’internaute qui veut acheter un billet d’avion (allez disons un Paris-Londres). Il va aller une première fois sur un comparateur de prix. Comme il hésite sur la date, il n’achète pas son billet proposé à 100€. Un quart d’heure plus tard, il a la confirmation qu’il peut partir du 7 au 10 juin et se reconnecte. Entre la première et la seconde fois, le prix est passé de 100€ à 120€. Il achètera finalement son billet en rentrant du travail à 140€. Le message envoyer par les marques est clair : n’hésitez pas, vous devez consommer et vite ! Un acheteur indécis paiera au prix fort son hésitation.


Au centre du système algorithmique, big e-commerce is watching you…

A force de remplir des formulaires de contact sur n’importe quel site, nous sommes tracés. Nos habitudes de consommation, la somme dépensée mensuellement sur tel ou tel site ou encore la distance qui nous sépare d’un magasin physique proposant le produit qui nous intéresse :  tout est pris en compte. Nous arriverons donc bien vite à une situation où les prix seront non pas à la tête du client, mais en fonction des données laissée par internaute en ligne. Car c’est bien nos données personnelles qui seront la base monétaire de demain, le graal de tous les marketeurs et des commerçants en ligne.
Ce système hautement discriminatoire va forcer à court terme les consommateurs en ligne à changer leurs habitudes et  à devenir plus parcimonieux dans le choix d’informations qu’ils communiquent aux entreprises de e-commerce.


Guest Post par +clarisse chopin , Pour






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